L’initiative extrême du GSsA porte fortement préjudice aux PME et à l’emploi, car elle impose une interdiction rigide au financement d’entreprises suisses qui fabriquent du matériel de guerre, peu importe qu’il soit destiné à un usage civil ou militaire.
L’initiative vise certes, en premier lieu, les entreprises suisses d’armement et de grandes entreprises mondiales – telles que RUAG, Airbus et Boeing. Mais aussi les PME qui les fournissent, en fonction de leur chiffre d’affaires, parce que, d’une part, la BNS, les fondations et les institutions de prévoyance publique et professionnelle ne seraient plus autorisées à détenir des parts dans ces entreprises et que, d’autre part, les banques suisses ne leur accorderaient plus de crédits ni d’autres produits similaires.
Dès lors, en instaurant un quota arbitraire et rigide de 5%, de nombreuses entreprises seraient considérées comme des « producteurs de matériel de guerre ». Est-ce qu’une telle mesure permettrait de rendre le monde plus pacifique, comme le prétendent les partisans de cette initiative ? Non. Les entreprises internationales pourront continuer à se financer à l’étranger. Mais ce n’est pas le cas des PME, qui devraient se soumettre au diktat du GSsA. Les stratégies et les sources de financement de ces entreprises suisses devraient être revues de fonds en comble, sans aucune garantie de succès alors que notre pays traverse une crise sans précédent due au coronavirus. De nombreux emplois seraient ainsi menacés. Car si l’industrie de l’armement crée certes des emplois en Suisse, elle passe ses commandes auprès de centaines de PME helvétiques. La majorité de celles-ci se trouvent dans l’industrie MEM, qui emploie au total 320’000 personnes et comprend 13’423 entreprises.
Les problèmes de délimitation entre des entreprises qui fabriquent du matériel de guerre, celles qui fournissent des pièces détachées et celles pour lesquels les pièces sont destinées à un double usage (civil et militaire), et les charges administratives supplémentaires réduiraient sensiblement les possibilités de financement des entreprises suisses. Le quota arbitraire du GSsA entraînerait immanquablement des suppressions d’emplois en Suisse.
NON au diktat du GSsA !