Pas un vote sur la paix dans le monde, mais sur les retraites et la Banque nationale

L'initiative du GSsA « Pour une interdiction du financement des producteurs de matériel de guerre » ne contribue pas à un monde plus pacifique. Elle impose en revanche une coûteuse interdiction de financement portant atteinte à l'AVS, aux caisses de pension et à la Banque nationale.

L'initiative du GSsA impose une coûteuse interdiction de financement à l'AVS, aux caisses de pension et à la Banque nationale.

Dans la NZZ, Hansueli Schöchli lance un appel aux électeurs : « Nous ne votons pas sur les objectifs des initiatives populaires, mais sur leurs applications concrètes. L’initiative du GSsA est un très bon exemple pour cela. La proposition ne concerne pas la paix dans le monde. Nous votons plutôt pour inscrire une interdiction rigoureuse de financement dans la Constitution fédérale. »

 

Interdictions coûteuses pour l’AVS, les caisses de pension et la Banque nationale

L’initiative demande l’interdiction pour les caisses de pension, l’AVS et la Banque nationale de financer les producteurs de matériel de guerre. Sont considérées comme telles, les entreprises qui réalisent plus de 5% de leur chiffre d’affaires annuel avec la production de matériel destiné à la défense. Sont aussi concernées les entreprises mondiales de défense ainsi que les PME qui agissent comme fournisseurs et fabriquent des pièces individuelles ou d’assemblage.

 

Risques et coûts élevés pour les régimes de pension et la Banque nationale

Accepter cette initiative entraînerait des risques élevés et des coûts supplémentaires pour l’AVS, les caisses de pension et la Banque nationale. Deux options s’offriraient à ces institutions : soit elles limitent leurs investissements à un petit cercle d’entreprises ; soit elles vérifient chaque année le chiffre d’affaires de milliers d’entreprises qui fabriquent du matériel destiné à la défense. Le Conseil fédéral avertit que les placements dans des certificats pour des indices boursiers larges ne seraient plus possibles.

 

Une initiative pour se donner bonne conscience

L’initiative ne conduit pas à un monde plus pacifique. Mais elle permet aux citoyens suisses de se convaincre et de convaincre les autres qu’ils ont fait quelque chose de bien en disant oui. Cela peut sembler tentant, mais nous devrions réfléchir attentivement à la question de savoir si nous voulons ancrer une interdiction stricte de financement dans la Constitution fédérale.

Article de la NZZ